La papeterie

CHATEAU SUR EPTE – SAINT CLAIR SUR EPTE : Ces deux communes, que l’Epte sépare, ont partagé la vie des Papeteries de St.Clair, comme on les appelait communément. L’emprise de l’usine se trouvait sur la commune de Chateau sur Epte alors que la chute d’eau dépendait de St.Clair.

Les salariés, logés par le papetier, habitaient dans des maisons ouvrières éparpillées sur les deux communes. Chacun vivait au rythme de l’usine, entendait les bruits sourds du travail, voyait les fumées sortir des cheminées, suivait le va-et-vient des ouvriers, des trains, des camions …

LES PAPETERIES DE SAINT CLAIR :

Dans les années 1850, Auguste Coquet racheta le vieux moulin du pont de Saint Clair et y construisit une papeterie, qui fut ensuite aux mains de de M. Foullon. En 1873, le contremaître, Clément Hervé, premier d’une longue lignée, acquit l’usine qui prit le nom de Papeteries Hervé et prospéra très vite. Elle porta successivement les noms de : Hervé et Maignan, Papeteries du Sentier, Papeterie du Sentier Hervé et fils, avant de devenir Les Papeteries de l’Epte en 1962 sous la direction de Jean-Claude Hervé.

Elle commercialisait des papiers kraft et à cannelure, fabriqués à partir de bois feuillus et de vieux papiers et chiffons. Elle produisait même de la pâte à papier à partir de paille.

Camille Sarazin, ancien bucheron, raconte : “Nous avons travaillé pour la papeterie. On signait des contrats de bois, et tant que la ligne Gisors-Vernon (devenue depuis la Voie Verte) a fonctionné, nous avons pu charger directement les wagons, la ligne passant à proximité des bois où nous abattions. Ils prenaient tout mais surtout le peuplier. Ensuite, les wagons allaient directement dans l’usine”.

Les bois, après déchiquetage étaient traités à la soude caustique, procédé qui entraîna une pollution épisodique de l’Epte et engendra de nombreux procès contre l’entreprise. Après de lourds investissements et des recherches poussées, elle avait réussi en 1975 à réduire de 77% le taux de pollution des eaux rejetées dans l’Epte.

L’usine ferma quelques mois après le suicide de Jean-Claude Hervé en décembre 1976 et 140 ouvriers se trouvèrent au chômage. Les locaux furent transformés et l’on y fabriqua des fûts métalliques pour l’entreprise Schmid dès 1977.

 

Témoignages :

Source: VEXIN ET THELLE D’HIER TERRES D’ENTREPRISE Ed. Le Pétillon